S'orienter dans la clinique de la déficience : la boussole de Lacan

Aujourd’hui, le signifiant « déficience » est aux commandes de la dépathologisation, de la « dépsychiatrisation » de l’enfant et de l’adolescent. Les institutions dites médico-sociales prennent le pas sur les services de pédopsychiatrie. Les structures cliniques en viennent à s’effacer au profit d’une généralisation du déficit : intellectuel, émotionnel, social. Les approches éducatives, cognitivo comportementales voire neuro qui sont prônées, dans ces établissements, ne sont que la répétition de courants de pensée issus du XIXe siècle. Ce siècle qui correspond d’ailleurs à la naissance de la clinique et de la psychanalyse. Le dernier enseignement de Lacan, datant des années 1970, et surtout la conceptualisation qu’il fait de la débilité mentale, permet aujourd’hui aux psychanalystes qui travaillent en institution de rejoindre la subjectivité de l’époque.  Dans son cours “Le lieu et le lien”, Jacques-Alain Miller démontre que c’est par le dernier Lacan, en tant que pratique hors sens, que s’atténue la différence entre psychanalyse pure et psychanalyse appliquée. Nous verrons en quoi la clinique de la déficience nous enseigne aussi sur la fin de l’analyse.
 

Mathieu Siriot

S'orienter dans la clinique de la déficience : la boussole de Lacan