Poursuivant notre compagnonnage avec nos amis du Centre Culturel Jacques Tati et la Compagnie du
Berger invités à la Maison de la Culture d’Amiens, la commission « Connivances » de l’Association de
la Cause Freudienne en CAPA vous invite à partager gracieusement une rencontre autour de la pièce
de Victor Hugo, Ruy Blas – mise en scène par Olivier Mellor, le mercredi 24 mai à 18h (avant le
spectacle programmé à 20h30).
Racine - 1670 / Britannicus / Rome - 55 après JC
Hugo – 1838 / Ruy Blas / Espagne- Cour de Charles II - 1665
De la royauté à la république, le saut dans l’histoire est d’importance !
Olivier Mellor et la Compagnie du Berger nous font traverser le temps et l’espace – pour mieux
interroger notre présent tumultueux.
Du théâtre classique au drame romantique… un beau voyage avec turbulences !
Toujours portés par la musicalité de la versification mais l’écart est périlleux… et de périls il est
question, théâtre oblige !
Une partie s’engage :
Battre les cartes, les distribuer, les échanger, poser cartes sur table, couper, tricher, bluffer, perdre,
gagner…
Quel gain ? Pour qui ?
Pour quoi ? Quelle mise ?
Quitte ou double ?
Un même fil rouge entre les deux œuvres, celui du sang, du politique, mais aussi de l’amour
impossible.
Le valet Ruy Blas, homme du peuple é/pris d’amour pour sa souveraine, la Reine d’Espagne, accepte
d’endosser l’habit d’un noble et son nom pour approcher l’objet de son amour, sa Dame de cœur.
Don Salluste, le méchant Joker, va le manipuler, l’humilier, se servir de lui pour perdre la Reine,
assouvir sa vengeance et asseoir son pouvoir.
Aveuglé par son amour, é/perdu, Ruy Blas est comme une marionnette entre les mains du Joker et il
ne perçoit pas tout de suite les enjeux de la mascarade.
Immergé dans le monde des courtisans, il découvre avec écœurement leurs turpitudes, leurs
malversations, leur lâcheté, et leur avidité (cf scène II acte III). Ces « chacals » se mobilisent pour
avoir leur part du gâteau, coûte que coûte.
Ruy Blas saura finalement déjouer le piège tendu à la Reine dont il est l’appât malgré lui.
Il choisira de perdre la vie pour sauver sa Dame.
Amour impossible ?
Honneur ?
Raison d’Etat ?
Romantique à souhait, il ne faudrait pas réduire Ruy Blas à une bluette sentimentale.
Derrière le rideau, dans les coulisses, un Joker pervers allié aux canailles, tire les ficelles d’un jeu plus
politique que sentimental.
Le Roi absent de la scène n’en est pas moins présent, occupé à … chasser les loups.
Qui sont-ils ces loups ? sinon les ennemis de la royauté.
Il y a aussi un savoureux Don César de Bazan, noble paillard sans illusion, un peu anar, un fou
jouisseur qui sait jouer de toutes les magouilles et s’en débrouiller.
Bandit de cour et aristocrate de nom (nom que Ruy Blas lui emprunte malgré lui), il a choisi de voler…
les riches !
Jeu de cartes truquées,
Jeu de batailles féroces,
Jeu d’échecs cruels,
Dés pipés
Tricherie annoncée et consommée
La bataille se termine :
Le Valet dépouillé des oripeaux, des semblants de la noblesse, (re)trouve sa véritable identité et
l’assume.
Homme de cœur, homme d’honneur, homme amoureux, il abat ses cartes quitte à perdre la partie.
Mourant, il dévoila à la Reine son véritable nom, celui d’un homme du peuple.
Ce nom murmuré par l’être aimé, comme un aveu, le nomme « Tel qu’en lui-même enfin », l’élève à la
dignité d’un sujet, sinon digne d’une reine, du moins digne de nos applaudissements émus, et de nos
réflexions croisées.
Guilaine Bizeztte, Catherine Delengaigne, Pierre Delengaigne, Philippe Guedj, Geneviève Leroy,
Corinne Poulain.
Réservation souhaitée sur le site de la MCA de préférence, ou par tel : 03 22 97 79 77.
Lieu : Maison de la Culture d’Amiens – grand théâtre
Horaire : 18h
Rencontre gratuite