AVANT-GOUT…
Entre corps et parole, rien de commun ! Telles pourraient être résumées – pour nous réveiller –, les dernières élaborations de Lacan à la fin des années 70, n'hésitant pas, fort de sa clinique, à remanier ses propres thèses. Idée surprenante à plus d'un titre puisqu'elle semble oublier les développements des années 50, où le signifiant élève au symbole des parties du corps, avec en premier lieu le phallus.
Ce corps, dont on a si souvent reproché à la psychanalyse qu'elle l'ignorait, Lacan en fait le point inaugural : une jouissance, marque du vivant d'un corps, rencontrée dès le plus jeune âge, intransposable d'un cas à l'autre, ne cesse pas de se rappeler à chacun. L'opacité du réel qu'elle emporte – hétéro précisera Lacan – nous laisse à jamais exilé de notre être. Seuls quelques « bouts de langue », comme autant de SUn prélevés dans lalangue, pas dite pour rien maternelle, fonde la réponse structurale dans laquelle le sujet s'inscrira.
Aussi, quand un dire résonne dans ce corps qui se jouit, l'écho entendu en retour pourra faire interprétation et indexer l’inouï de cette jouissance. En effet, si malgré toute la rigueur que permet « l'hypothèse inconscient », cette marque résiste à sa dissolution dans la structure, son indexation donne au parlêtre une chance de pouvoir à terme s'en faire responsable, d'en être moins le jouet.
Samedi 25 mai nous aurons la chance de recevoir Véronique Voruz, psychanalyste à Londres et à Lyon, membre de l’École de la Cause Freudienne. Son mandat d'Analyste de l’École à peine terminé, notre collègue se propose d'éclairer pour nous cette articulation si singulière de la parole et du corps.
J-F Reix