Parlez-moi d’amour…
Mais qu’est-ce que l’amour ? Quelle est la nature de ce lien qui unit deux êtres ?
« L’amour, c’est donner quelque chose que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ».
Derrière sa tournure paradoxale, cette formule de Lacan nous livre quelques clefs. L’amour se trouve ainsi lié au désir, si ce n’est à la demande avec comme pivot le manque qui vient articuler trois termes : amour, désir et jouissance. Objet de désir, demande d’amour et impératif de jouissance se trouvent ainsi noués lorsqu’il est question d’amour.
Depuis Freud et ses Contributions à la vie amoureuse, notre ère contemporaine a complexifié les tableaux et désordres amoureux. La nébuleuse LGBTQIA+ permet en effet une multitude de nouvelles combinaisons, de rencontres et de partages de jouissances.
Les modalités du lien amoureux évoluent, laissant place à des signifiants contemporains – speed dating, polyamour, asexualité, cybersexe…, qui deviennent autant de nouveaux fragments du discours amoureux.
Notre époque consumériste et vorace de jouissance imprime sa marque sur notre mode d’être amoureux. Ainsi, quelle part est laissée aux jeux de l’amour et du hasard lorsque nous nous confions aux algorithmes des sites de rencontres pour faire nos choix amoureux ?
Dans ces nouvelles manières de faire avec l’amour, le corps prend une place prééminente, que ce soit dans la manière dont il se jouit ou comment il se modèle, corps genré comme on le veut, ou fétichisé à l’image de ce que la société et écrans du net nous renvoient.
Reste-t-il encore une place pour les paroles d’amour, pour un dit qui engage ?
Nous en parlerons avec Emmanuelle Borgnis-Desbordes, psychanalyste, maître de conférence à l’université de Rennes et membre de l’ECF et de l’AMP, au cours de trois conférences les 6 avril, 8 juin et 12 octobre.