Les Amours douloureuses seront cette fois-ci abordées sous l’angle de la comédie. Mais oui ! Bien sûr ! Exit le personnage dramatique du vicomte de Valmont. Simon entre en scène grâce à Emmanuel Mouret qui nous plonge, avec son film Chronique d’une liaison passagère, dans l’ère du « sex friend », version revisitée et appauvrie du libertinage ? Le non-rapport sexuel reste, l’époque et l’artiste l’abordent autrement.
E. Mouret porte à l’écran un quadra moderne, Simon, auquel le jeu de Vincent Macaigne servi par des dialogues ciselés à la perfection donne une épaisseur confondante. L’ouverture est magistrale : « C’est débile ! » nous annonce un Simon pétrifié par ses symptômes, par son image, peureux, « débile », qui se défend de miser sur son désir, de miser quoi que ce soit. Trop confortablement installé entre sa femme et sa maîtresse l’angoisse de la perte le tiraille incapable qu’il est de faire le moindre choix. Dès qu’il s’avance c’est pour, aussitôt, mieux reculer. Il sera le dindon de sa propre farce, la farce de son petit fantasme sexuel. Mais le ridicule ne tue pas. Les personnages féminins, en contrepoint, Charlotte séparée (Sandrine Kiberlain), et Louise encore mariée (Valérie Scaliet), semblent vouloir vibrer au rythme du désir. Moins bavardes que Simon elles n’en sont pas moins justes lorsqu’elles parlent et n’hésitent pas à se projeter dans la rencontre. Les cadrages sont subtils, fond et forme se nouent logiquement. N’est-il pas aussi ridicule que dramatique de céder sur son désir ? C’est une question, éthique. Thomas Roïc, psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne sera présent pour nous éclairer et converser avec la salle. La soirée s’annonce réjouissante et anticipe le thème des prochaines journées de l’École de la Cause Freudienne qui se tiendront les 15 et 16 novembre à Paris, sous le titre : « Le comique dans la clinique ».
Grégory Leduc pour la Commission Cinéma Psychanalyse.