À l’ère de la visioconférence, Anne Béraud, membre de la New Lacanian School et fondatrice du Pont freudien à Montréal, nous a honoré de sa présence, animée et engagée, ce samedi 25 mai pour nous parler d’un sujet fondamental de la psychanalyse : le transfert.
Résultat d’un travail orienté et rigoureux, Anne Béraud, a fait une boucle au sujet de la demande et ainsi nous a présenté comment “la psychanalyse ça fait quelque chose”.
Même [GD1] si toute parole est une demande, c’est parce qu’il y a la présence de l’analyste que l’inconscient existe. Il faut que la parole du sujet trouve une adresse. Le symptôme prend alors forme de [GD2] question adressée au savoir inconscient de l’analyste, en tant qu’il est supposé savoir. L’association libre fait opérer le transfert : “la parole prend structure d’une demande intransitive” et l’analyste supporte cette demande. L’analyste incarne ce qui manque de mots. Il est là comme semblant d’objet a.
Anne Béraud nous a invité à suivre l’enseignement de Lacan pour repérer comment l’acte analytique fait isoler l’objet a. Elle nous a guidé, avec enthousiasme, et nous a indiqué comment l’analyste, au départ inclus dans le symptôme, vient à la place de l’objet a compléter le sujet. L’analyste doit donc poser un acte interprétatif pour ouvrir les volets de l’inconscient et faire apparaître la réalité sexuelle pulsionnelle.
En nous proposant une traversée de l’inconscient transférentiel à l’inconscient réel, Anne Béraud a souligné combien l’analyste est responsable de l’acte qui sépare le sujet de l’objet. L’analyste isole le S1, qui de ce fait se trouve disjoint du S2. S’il recule devant son acte, il contribue à pérenniser la résistance. L’acte interprétatif de l’analyste (son silence, la coupure, la scansion) permet ainsi de cerner l’objet - c’est une invitation faite au sujet de s’en séparer.
Anne Béraud nous rappelle ce qui a été avancé par Lacan lors du séminaire “La logique du fantasme” : si la demande de l’entrée dans l’analyse est une demande de signification, un qu’est-ce que ça veut dire ? le sujet entre véritablement en analyse pour “savoir ce qu’il demande, ce qui le mène précisément à demander que l’Autre lui demande quelque chose” .
La psychanalyse ne s’en tient pas à un savoir figé et par cette conférence Anne Béraud nous a transmis l’envie de travailler le Séminaire “L’acte psychanalytique”, et explorer plus en détail l’acte et la mise en question du sujet supposé savoir.
Miziane Teles Souza