Le trauma : du trou à lalangue

AVANT-GOUT…

Nous avons suivi Sonia Chiriaco nous emmener lors de notre dernière journée, depuis Freud  jusqu’à Lacan, sur ce qui fait bord dans le concept de traumatisme et de son évolution dans le progrès de la théorie psychanalytique. Ainsi a-t-elle mis en lumière ce qui, par-delà les événements de la réalité, de l’imaginaire, du rêve et du fantasme, se dévoile comme un autre trauma qui laisse la marque obscure d’un « lambeau » de réel « indicible », forcément à la lisière du discours. Ce trauma,  qui fait trou pour chacun dans la symbolisation, elle en a donné les qualités, impérativement singulières, à travers l’écriture de Philippe Lançon, à partir aussi de son expérience de la passe et d’un cas de sa clinique.
Ce prochain samedi, c’est donc Carolina Koritzky, psychanalyste et membre de l’ECF, qui reprend le fil de notre thème de conférences « Paroles et traumatismes ». Aussi, elle a intitulé son intervention : « Le trauma, du trou à lalangue ». C’est donc une nouvelle trajectoire et un pas de plus qu’elle nous propose en dessinant ce chemin qui va du trou dans la langue à la trouvaille néologique de Lacan, le concept de lalangue. La lalangue introduite, c’est y adjoindre la jouissance charriée par le langage au-delà de ce qu’il veut communiquer. C’est aborder notre débat par un nouage différent.  On se souviendra sans doute de la jubilation contingente au fameux « reusement » de Michel Leiris dans la reprise qu’en fit  Lacan dans le séminaire XX. On y entendra alors non seulement la trace dans le langage de la langue maternelle mais aussi en quoi celle-ci affecte le corps du fait de la prise du sujet parlant dans le langage lui-même.
Aussi nous sommes impatients, de nous laisser enseigner, ce samedi 9 février et d’entendre de notre invité la désinence qu’elle offre à lalangue qui pour chacun, singulièrement, est « élucubration de savoir » 1 dans la rencontre avec le troumatisme de la langue.

Guillaume Darchy

1 Lacan. J., Le Séminaire, livre XX, Encore (1972-1973), texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, coll. Champ Freudien, 1975, p. 127.

.