Impasses fécondes

AVANT-GOUT…
Dans la vie, comme dans la clinique, il est des impasses, nécessaires. Un enfant qui bute, en proie à une répétition folle, nous fait rencontrer notre propre point de butée, nous confronte à notre impuissance. C'est que précisément il y a rencontre et que cette difficulté nous renvoie à la jouissance que nous logeons dans notre travail. Du bon usage de la crise, comme cela a été énoncé lors de la dernière journée du Collège clinique, Crises de l'autisme, comme étant ce moment où s'il s'en saisit, cela ne sera jamais plus pareil pour le sujet. Impasses qui se révèleront fécondes du potentiel de contingence qui se présente au parlêtre. Surprise, qui ne peut advenir que de cette crise. Il s'agit, non pas de provoquer la crise, mais de l'accueillir comme occasion unique pour que celui-ci en fasse quelque chose d'inédit, qui le surprenne lui-même et entraîne son lot d'invention. Cette nouveauté, on ne peut l'appréhender que sur fond de répétition et d'impasses. Ça n'est que de s'être soi-même affronté à ses propres impasses, d'avoir éprouvé leur aridité, tout comme leur richesse en analyse, que l'on peut, avec confiance, inventer avec le sujet, laisser advenir la crise, faire un pas de côté et entamer un peu la jouissance.
Voilà ce que nous propose Caroline Leduc, ce 7 mars 2020, d'appréhender autrement les impasses, d'adopter un autre angle de vue et de focaliser plutôt sur leur potentiel créateur, pour peu que l'on soit à l'écoute de l'inconscient.
 
Catherine Heule